Au ministère de l'Intérieur, trois critères fondent la radicalisation à caractère violent : premièrement, un processus plus ou moins rapide – on ne se radicalise pas en une minute ; deuxièmement, l'adhésion à une idéologie radicale ; troisièmement, l'utilisation de la violence comme mode d'action, que celle-ci soit effective ou potentielle, qu'elle se traduise par un passage à l'acte, un projet, du soutien ou de l'apologie. Pour le ministère de l'Intérieur, la notion de violence est primordiale dans la mesure où c'est un critère d'ordre public. Au-delà de l'adhésion idéologique et du processus de changement de la personne, nous cherchons à savoir si elle constitue objectivement une menace. Plusieurs critères doivent alors être recherchés, constituant des faisceaux d'indices qui n'ont pas tous la même valeur et que nous objectivons en fonction de chaque contexte particulier : un adolescent peut s'inscrire dans un registre de provocation et n'aura pas la même attitude qu'un adulte ; une personne présente dans une zone géographique particulière pourra être influencée par un substrat culturel. Quoi qu'il en soit, chaque situation est particulière et, rapportée au cas d'espèce, nous appliquons des indicateurs en examinant le processus, l'adhésion à une idéologie radicale et la présence d'une violence effective ou potentielle.