Je m'efforcerai d'être très précis, afin d'éviter que vous me prêtiez des propos que je n'ai pas nécessairement tenus. Ainsi, je n'ai pas dit que nous allions « nous retaper » des dossiers ; nous allons les traiter, tout simplement. Nous y passons suffisamment d'heures pour n'avoir pas besoin que l'on nous fasse la leçon. Je prends très mal ce que vous m'avez dit.
S'agissant du suivi, bien évidemment, certains fidèles sont signalés. Nous avons reçu plus de 75 000 signalements depuis 2014. Parmi ces signalements figurent de très nombreux signalements de conversion, y compris de membres des forces de l'ordre. Une enquête est évidemment menée, je n'en détaillerai pas ici les modalités. Des membres des forces de l'ordre ont fait l'objet d'un suivi et ont été déplacés, je l'ai dit.
Quant aux conversions, qu'elles concernent ou non des membres des forces de l'ordre, elles correspondent parfois à des conversions à la religion du conjoint, qu'il s'agisse de l'islam ou d'une autre religion, et ne s'accompagnent pas d'autres signes de radicalité. En revanche, il est arrivé que le signalement d'une conversion nous ait amenés à découvrir l'évolution rapide d'une personne. Les services concernés se sont alors mis à travailler sur ces cas. Les signalements, qui sont ensuite traités par les services, font l'objet de trois niveaux de suivi : le suivi permanent, qui mobilise d'importants moyens, représente 3 % des signalements ; un suivi de niveau 2, impliquant un point précis tous les quinze jours, un suivi des déplacements, un fichage S et l'application de techniques spécifiques de renseignement ; enfin, pour les cas les moins graves, un suivi de niveau 3, qui repose sur un bilan opéré tous les trois à quatre mois pendant une dizaine de jours, afin de surveiller une éventuelle évolution de la situation. Ces niveaux de suivi ont dû être déterminés en raison du nombre de fiches actives, qui dépasse les 9 000, et du nombre d'objectifs concernés.
S'agissant des fidèles suivant les dars de l'imam de Gonesse, l'intérêt du suivi de ce dernier consistait bien évidemment à en identifier certains. J'ai dit que le cas de Mickaël Harpon n'était pas remonté jusqu'à nous, c'est tout. Je n'ai pas parlé de celui des autres.