Nous sommes attentifs à vos propos, mais il en ressort toutefois que tout ne va pas pour le mieux dans le meilleur des mondes possibles. Ne le prenez pas à titre personnel, mais il me semble qu'il reste des « trous dans la raquette », peut-être en raison d'un manque de moyens ou d'effectifs. Je vous rappelle que Charb lui-même avait dû appeler les services de renseignement pour signaler des menaces, qui n'avaient pas été considérées comme suffisamment graves par l'UCLAT ; cette dernière avait alors décidé de diminuer le niveau de la protection rapprochée de Charb. Hélas, nous connaissons la suite. Pour autant, j'ai conscience qu'il est toujours plus facile de parler a posteriori.
Un cas de figure très récent servira d'illustration à mes propos : un policier était à mes côtés pendant près d'un mois et demi. Cet homme est tellement pieux qu'il porte un cal sur le front, la tabaâ ; pourtant lorsqu'un de ses collègues lui en a demandé l'origine, il a déclaré qu'il s'agissait d'une marque de naissance. Il y a quelques jours, nous étions pris dans des embouteillages à l'occasion d'une manifestation ; en réponse à la remarque « Les insoumis n'aiment pas tellement la police. », il a répondu « Il y a aussi des policiers qui n'aiment pas la police ». Cet homme, qui était présent dans ma voiture pendant plusieurs semaines, porte une arme. Cela étant, il est professionnel ; dois-je être inquiet à son sujet ? La réponse est très complexe. La radicalisation ne concerne pas uniquement les membres des services de renseignement, mais aussi les forces de l'ordre.