Avant de répondre à vos questions, je présenterai rapidement la coordination nationale du renseignement et de la lutte contre le terrorisme. Il ne s'agit pas d'une instance d'action opérationnelle, laquelle relève de l'exclusive responsabilité hiérarchique et politique des ministres concernés. Comme son nom l'indique, elle assure la coordination de l'ensemble des services de renseignement et de ceux concourant à l'action de renseignement, tant du premier que du second cercle. Son rôle est de nature institutionnelle : elle s'attache à l'orientation en matière de renseignement, au conseil et à la représentation de la communauté du renseignement.
En restant en dehors de l'enquête judiciaire et en ne franchissant pas la limite que m'impose la classification « secret défense », je peux dire d'emblée que l'affaire qui occupe votre commission d'enquête nous a préoccupés au plus haut point car elle révèle des dysfonctionnements dans les procédures d'habilitation et de renouvellement d'habilitation ainsi que dans le suivi au long cours des personnels travaillant dans les services de renseignement ou concourant à l'action de renseignement, comme c'est le cas de la direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP) qui, même si elle ne fait pas partie du premier cercle, occupe une place extrêmement importante dans l'écosystème français du renseignement.