Il y en a énormément. Je ne peux me satisfaire, en tous cas pas encore, de la situation actuelle. Il reste beaucoup de choses à faire dans le domaine du travail technique, de la mutualisation, ou encore de la gestion des ressources humaines – à la fois pour attirer les meilleurs, professionnaliser nos agents, opérer des mobilités d'un service à l'autre et améliorer l'articulation entre les services. En matière de renseignement, bien des choses peuvent être améliorées ; cela se fait semaine après semaine. Par exemple, à l'époque où je dirigeais la DST, il eût été absolument impensable de rédiger une note conjointe avec la DGSE. Or, tous les mois, nous disposons désormais d'un état de la menace qui est produit sous le timbre triple de la DGSE, de la DGSI et de la direction du renseignement militaire (DRM). Je pourrais multiplier les exemples si je n'avais peur de vous lasser. Cela dit, nous avons encore du travail, bien évidemment, et l'affaire Harpon montre, à l'évidence, le chemin qu'il nous reste à parcourir, ne serait-ce que dans deux directions qui échappent à mon domaine d'action, à savoir les enquêtes de sécurité et les habilitations, car elles ne sont pas spécifiques aux services de renseignement. Le malheur qui s'est produit doit évidemment inciter chacun à aller au fond de ses propres responsabilités quand il s'agit de questions aussi essentielles pour la sécurité de nos concitoyens.