Ils se comptent sur les doigts d'une main.
La DGSI est héritière de la direction de la surveillance du territoire (DST) ; elle est particulièrement sensible et attachée à sa propre sécurité, avant même l'émergence des enjeux de radicalisation. La principale menace, pour la DGSI, est la pénétration par un service de renseignement adverse. C'est pourquoi, historiquement, nous avons bâti des procédures pour répondre et parer à ce type de risque, qui n'est pas théorique. Ainsi, le parquet de Paris vient de requérir le renvoi devant la cour d'assise militaire de deux agents de la direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) convaincus de trahison au profit d'une puissance étrangère ; les faits remontent à trois ans à peine. Ce risque demeure très important pour nous, en tant que service de renseignement. Cette culture et ces procédures aboutissent chaque année au retrait de dix à quinze habilitations ; ce processus est assez largement rôdé. Depuis 2015, nous avons été conduits à procéder au retrait de six habilitations dans un contexte de radicalisation réelle ou supposée ; ils ont fait suite à la mise au jour de relations qui nous semblaient incompatibles avec un maintien au sein du service.