Nous sommes en permanence dans la réaction et pas dans l'anticipation. Si nous n'avions pas connu ce drame révélant toutes les failles de la préfecture de police, il n'y aurait pas eu cent-six ou cent-sept signalements à ce jour, mais aux alentours de trente. Vous avez touché du doigt le problème : être salafiste est-il hors la loi ? Non. Être radical, est-il hors la loi ? Non. Assumer un islam politique, est-il hors la loi ? Non. Et c'est pour cela qu'on a un problème : parce que c'est extrêmement dangereux, parce que l'islam politique – en l'occurrence vouloir appliquer la charia – est à l'opposé des lois de la République.
Ce que vous avez dit des aumôneries, ne me paraît pas du tout une bonne idée : même si je suis moi-même un juif plus ou moins pratiquant, je considère qu'on doit mettre tout ça de côté dans la police et que les lois du pays doivent primer sur tout.
Quel est le souci ? C'est justement que ces gens se servent souvent de nos lois, de nos failles. Mickaël Harpon s'est converti à l'islam, après l'attentat contre Charlie Hebdo, il a dit « c'est bien fait », etc. Mais l'information n'est pas remontée, car « ça va passer, ce n'est pas grave »… Je pense qu'il manque une codification, des questionnaires très précis au sein de la police qui soit faits en dehors de la hiérarchie, par des personnes extérieures, pour que les affinités, les affections particulières n'interviennent pas. Il y a besoin de durcir les critères de jugement. Nous avons ce côté humaniste : s'il n'y a pas de faute, eh bien il n'y a pas de faute. Pour moi, il est urgent de se doter d'un cadre juridique. Qu'en pensez-vous ?