Intervention de Laurent Nuñez

Réunion du mercredi 26 février 2020 à 14h05
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Laurent Nuñez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, ancien directeur général de la sécurité intérieure :

Permettez-moi de préciser qu'il n'y a pas de contradiction entre les propos du ministre de l'Intérieur et les miens. Ce qu'a dit le ministre résulte des renseignements qui nous ont été communiqués. C'est une information objective et il a parfaitement raison : il n'y a pas de signalement écrit dans ce dossier. Si le ministre s'exprime de la sorte, c'est que l'on a porté à notre connaissance le fait que dans les signalements oraux qui ont été effectués, il a été demandé aux agents qui ont fait part de leurs inquiétudes de formaliser cela par écrit. Voilà ce qu'a dit le ministre, et je ne dis rien d'autre.

Des procédures de signalement formalisées connues de tous sont bien sûr nécessaires. En 2015, nous nous appuyions sur les remontées par la voie hiérarchique. Je ne suis évidemment pas hostile à ce que la procédure soit formalisée – j'y suis d'autant plus favorable que c'est l'une des recommandations issues des travaux de l'Inspection des services de renseignement. Mais, j'y insiste, dans toutes mes fonctions de responsable des services de sécurité, tant à la préfecture de police qu'à la préfecture de police des Bouches-du-Rhône et à la DGSI, les informations me sont toujours remontées par la voie hiérarchique. Dans le cas qui nous occupe, une anomalie s'est produite. Pour répondre complétement à votre question, l'anonymat est d'une extrême importance en matière de signalement et j'y suis évidemment favorable. Il existe déjà pour le grand public : que les signalements soient faits par le biais du Numéro vert, portés à la connaissance des référents radicalisation ou portés en commissariat ou en brigade de gendarmerie, nous garantissons toujours l'anonymat, sans lequel certaines de ces informations ne nous seraient pas dévoilées.

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