Intervention de Laurent Nuñez

Réunion du mercredi 26 février 2020 à 14h05
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Laurent Nuñez, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, ancien directeur général de la sécurité intérieure :

J'y viens. Le signal faible, c'est donc, pour l'ensemble de la population, un faisceau d'indices multiples, ou un seul s'il est très inquiétant ; en ce cas, une investigation a lieu pour vérifier si la radicalisation est avérée. Mais vous avez raison, l'attention doit évidemment être plus soutenue dans un service de renseignement, et le moindre signal faible doit forcément appeler l'attention.

Des responsables de la DGSE et de la DGSI vous ont indiqué, me dites-vous, que toute conversion d'un agent de leur service entraîne forcément le retrait de son habilitation – c'est ce que cela signifie, puisque le retrait d'habilitation entraîne une mutation d'office. Je suis très ennuyé parce que je n'étais pas là quand cela a été dit. Je confirme qu'une conversion dans un service de renseignement attire forcément l'attention, ne serait-ce que pour comprendre dans quelles circonstances elle a eu lieu – mais cela peut être tout à fait normal. Une conversion entraîne certaines vérifications mais cela ne signifie pas que l'intéressé est sorti du service, et je suis un peu surpris par la réponse que vous prêtez à ces directeurs que je connais bien et avec lesquels j'ai travaillé. Sur le fond, vous avez raison : dans un service de renseignement, les signaux faibles, même isolés, doivent retenir l'attention, c'est une obligation.

J'ai lu l'article paru ce matin. Il contient des éléments qui concernent la procédure judiciaire en cours et je ne le commenterai donc pas, sinon pour dire que les connections décrites sont nombreuses et variées mais qu'avant d'en conclure qu'il s'est agi d'un acte terroriste, l'enquête doit aller à son terme.

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