Je tiens à être très clair. La pratique des fiches est terminée depuis le XIXème siècle. Nous n'avons aucun suivi de la religion des personnes au sein du ministère des Armées. Et nous nous astreignons à ne pas le faire.
En revanche, si un service de renseignement nous prévenait, ce serait moins parce que la personne a changé de religion que parce que son environnement familial, affectif ou sociétal a évolué et que nous devons donc être vigilants. Ce serait une forme de signalement. Et nous prendrions en compte immédiatement l'information.
Les armées sont un milieu extrêmement ouvert, et nous avons beaucoup de personnes musulmanes en leur sein de nos armées. Le simple fait de rencontrer une jeune femme de religion musulmane peut quelquefois inciter un homme sans conviction à se convertir pour pouvoir l'épouser – sinon, ce serait très compliqué pour lui du point de vue des relations avec la famille de cette jeune femme. Il est donc difficile de tirer d'une conversion des conclusions sur un phénomène de radicalisation. J'appelle donc à beaucoup de circonspection sur ce sujet.