Intervention de Éric Ciotti

Réunion du jeudi 5 mars 2020 à 11h00
Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements ayant conduit aux attaques commises à la préfecture de police de paris le jeudi 3 octobre

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Ciotti, président :

Je souhaite faire part d'une réflexion dans l'esprit de ce que vient de rappeler M. le rapporteur. Nous avons ce débat : faut-il élever le degré de protection au sein de la préfecture de police – et, plus précisément, à la DRPP – ou faut-il aller vers une réforme plus ambitieuse ? Nous avons entendu votre point de vue.

La commission fera, souverainement, des propositions, portées par le rapporteur. Et vous aurez à les entendre ou à ne pas les entendre, selon le choix de l'exécutif. Mais, pour éclairer notre décision collective, je vous rappelle que j'ai déjà présidé une commission d'enquête début 2015. Nos travaux ont commencé trois jours après l'attentat commis contre Charlie Hebdo. Nous avions évoqué à l'époque un point qui nous avait heurtés. Il s'agissait d'une rupture dans le suivi d'un des deux frères Kouachi. Ce dernier était préalablement suivi par la DRPP, mais ce suivi avait été interrompu en raison d'un chevauchement de zones territoriales de compétence.

J'avais souligné ce point au moment de cette commission d'enquête, dont le rapporteur était M. Patrick Mennucci. Il s'agissait d'un point majeur dans le suivi d'une des personnes responsables de ce drame épouvantable de 2015, point de départ de ce « long chemin tragique », pour reprendre l'expression utilisée par l'un des responsables du renseignement de l'époque.

Le problème que nous évoquons ce jour s'est donc déjà produit.

Il faut rappeler également ce qu'il s'est passé à Saint-Étienne-du-Rouvray, au niveau de l'échange d'informations entre la DRPP et la DGSI.

Nous sommes là dans un domaine extraordinairement sensible, qui participe au premier plan de la sécurité nationale.

Nous faisons face aussi, mais dans un autre cadre, à une accumulation de signaux – j'utilise peut-être ce terme mal à propos – ou à tout le moins de faits qui convergent pour souligner que nous avons déjà pointé ces difficultés.

Nous ne pouvons pas simplement nous contenter de dire que « c'est la faute à pas de chance » et qu'il nous suffit d'élever un peu notre degré de sécurité. J'ai le sentiment qu'il nous faut montrer une plus grande détermination dans nos réponses.

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