Une bonne prévention passe par une bonne surveillance et une prise de conscience. La biodiversité est un sujet particulier. Il n'a jamais fait aucun doute que l'eau est précieuse et vitale. Par conséquent, le lien de l'humain à l'eau n'est pas à démontrer. Il n'y a pas à convaincre le citoyen de l'intérêt de préserver l'eau quantitativement et qualitativement. Cela est beaucoup plus compliqué, s'agissant de la biodiversité.
Certains animaux bénéficient d'un capital de sympathie, ce qui n'est généralement pas le cas des insectes. Un large travail d'éducation et de pédagogie doit être conduit pour expliquer, par exemple, en quoi la disparition du crapaud vert ou du sonneur à ventre jaune est importante. Lorsque j'étais en poste en service déconcentré, que je pilotais un plan de restauration pour plusieurs crapauds et que nous en arrivions à nous opposer à des projets pour protéger une espèce, certains me demandaient en quoi leur vie changerait du fait de la disparition des crapauds verts. Cette question qui subsiste montre que nous ne sommes pas parvenus à expliquer notre lien au vivant et à la biodiversité.
Aujourd'hui, nous n'avons pas organisé, à la hauteur des enjeux, la surveillance de la santé, de la biodiversité et des écosystèmes. Il s'agit probablement d'une piste d'action pour pouvoir ensuite organiser la prévention en matière de santé-environnement. Il serait intéressant d'améliorer la connaissance des fonctionnements écosystémiques des sols afin de pouvoir prendre des mesures pertinentes en matière de prévention des risques liés à leur santé.
La collecte et la valorisation de la donnée, et l'organisation de la surveillance des fonctionnements écosystémiques sont essentiels. Obtenir l'adhésion des acteurs des territoires permettra de déployer des stratégies de prévention efficaces.