Du point de vue des risques sanitaires en tant que tels, j'évoquerai les dangers biologiques et microbiologiques ou chimiques en ce qui concerne les aliments. Les aspects nutritionnels ne relèvent pas tout à fait du même levier.
Dans le domaine de la sécurité sanitaire chimique, microbiologique et biologique des aliments, nous disposons d'un arsenal permettant d'empêcher la mise sur le marché de produits non conformes susceptibles d'être nocifs pour la santé. Conformément à la réglementation européenne, le professionnel est responsable de la sécurité sanitaire du produit qu'il met sur le marché et doit tout mettre en œuvre pour la garantir.
Pour autant, des contrôles sont nécessaires. L'une des voies consiste à contrôler les entreprises productrices de denrées mises sur le marché. Sur le volet nutritionnel, je citerai l'amélioration de la connaissance pour caractériser les aliments qui contribuent à l'obésité ou aux déséquilibres alimentaires. Pour ce faire, nous finançons régulièrement des études appelées « Alimentation totale » qui sont conduites par l'ANSES et qui permettent de constater diverses dimensions quant aux habitudes de consommation, aux types de produits consommés, aux fréquences et aux quantités, afin de connaître les profils d'exposition des consommateurs ou des groupes de consommateurs à tel ou tel aliment.
Il convient également de travailler à des mesures éducatives en réexpliquant ce qu'est l'alimentation, la façon dont elle est fabriquée et ce qu'elle contient. De par l'évolution de nos modes de consommation, nous avons largement perdu le lien entre la fabrication de l'aliment et sa consommation. Nous constatons de plus en plus d'appels au retour à des aliments bruts et au fait de cuisiner. Le confinement a ramené de nombreuses personnes en cuisine. Pour autant, la part des produits transformés dans l'alimentation et des produits tout prêts ne fait qu'augmenter dans la consommation des ménages pour des raisons de praticité et de rapidité de préparation.
Il est nécessaire de consacrer davantage de moyens à l'explication de ce qu'est l'alimentation et la façon dont elle est fabriquée, et de retrouver des équilibres alimentaires forts. La priorité porte sur les populations défavorisées où le seul repas équilibré de la journée est, pour certains enfants, le déjeuner à la cantine. C'est pourquoi un certain nombre d'actions sont dirigées vers les cantines, qui doivent être un lieu où expliquer l'équilibre alimentaire et la sécurité sanitaire de l'alimentation aux enfants, actions qui visent à rapprocher le consommateur de son alimentation dès le plus jeune âge.