Je n'étais pas président de l'Ifremer à l'époque de la mise en place du PNSE 3. Il est exact que la question des milieux marins n'est que modestement présente dans les documents du PNSE 3. En faisant une analyse textuelle de la fréquence des mots, les occurrences des qualificatifs « marin » ou « maritime » sont peu nombreuses dans ce PNSE.
Pourtant, un très grand nombre de pollutions continentales ou d'activités à terre, même loin de la mer, se traduisent in fine par des effets en mer, que ce soit à la côte ou plus loin. Nous trouvons par exemple des plastiques partout, y compris dans des endroits improbables. Il me semble donc que la dimension maritime devra être importante dans les plans à venir. Le premier point serait donc de savoir si la mer apparaît dans le PNSE, avant de savoir si l'Ifremer y apparaît en tant qu'organisme. Les impacts en milieu marin sont essentiels, et une présence forte de la mer dans le PNSE correspondrait à cette réalité. L'Ifremer représente entre un quart et un sixième des compétences en sciences et technologies marines en France, toutes disciplines confondues, de l'océanographie physique à la biologie marine, à l'écologie marine et aux sciences portuaire. Il faudrait donc d'abord que la mer apparaisse dans les PNSE futurs et, ensuite, il faudra s'assurer de la manière dont la communauté scientifique, l'Ifremer notamment mais pas seulement elle, participe aux travaux qui sont nécessaires.
Les autres organismes qui jouent un rôle important dans le domaine marin sont le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), les universités, l'Institut de recherche pour le développement (IRD) au niveau international, pour les pays en développement et les pays du sud. Ce sont les principaux acteurs et, ensuite, certaines écoles d'ingénieurs peuvent également intervenir sur tel ou tel sujet. L'Ifremer est néanmoins le seul institut à avoir un mandat spécifiquement marin, et constitue donc naturellement un point focal à ce sujet.