Il existe, dans le cadre du futur programme Horizon Europe, une mission européenne nommée « Santé des océans, des mers et des eaux côtières et continentales ». Cette mission est présidée par l'ancien commissaire européen et directeur général de l'Organisation générale du commerce (OMC), M. Pascal Lamy. Il est assisté d'un conseil de quinze experts qui l'accompagnent dans la définition des orientations de cette mission. Parmi ces experts se trouve un chercheur de l'Ifremer, M. François Galgani, spécialiste des plastiques. C'est l'un des premiers chercheurs en France et probablement en Europe à s'être intéressé à la question des pollutions plastiques dès les années 1990. Cela rentre donc typiquement dans le cadre de ce dont nous parlons.
M. Pascal Lamy a souhaité nous rencontrer et visiter l'Ifremer. Il a passé une journée à Brest – de mémoire, le 3 février 2020 – et, parmi de nombreux sujets potentiellement intéressants en termes de santé des océans au sens large, nous avons mis l'accent sur la notion d'exposome. Les milieux côtiers et les estuaires sont très exposés à toutes les pollutions et aux contaminations d'origine continentale. Nous disposons aujourd'hui d'outils d'analyse dont nous ne disposions pas il y a cinq ou dix ans, ce qui a permis à la notion d'exposome d'émerger dans les années 2010, alors qu'auparavant nous n'aurions pas été en mesure d'étudier cette notion avec une grande profondeur.
Nous avons exposé ces points à M. Lamy, et lui avons dit que c'était, à notre avis, un sujet sur lequel la mission qu'il préside devrait se focaliser. C'est un sujet important pour les populations, qu'elles peuvent comprendre et saisir. C'est aussi un sujet sur lequel la communauté scientifique doit maintenant pouvoir avancer ; nous disposons en effet de méthodes, de technologies et d'outils nouveaux et plus performants qu'il y a dix, quinze ou vingt ans. Voici donc un exemple d'actions que nous avons eues, et que nous avons encore, puisque la commission Lamy a remis son rapport. Il sera maintenant soumis à la consultation des différents États-membres de l'Union européenne, et se traduira par un programme d'actions. Le rapport a déjà fait des propositions et le sujet que nous venons d'évoquer a été au moins partiellement repris. Cet exemple illustre la façon dont nous nous sommes mobilisés, en portant la parole auprès des collègues français qui interagissaient avec ce conseil, auprès du secrétariat général à la mer. Cela reste un sujet d'actualité.