C'était pour partie l'objet de la conférence de presse que nous avons faite à Nantes en juillet dernier. Pour résumer le message que nous avons voulu faire passer, la situation en matière de santé de l'environnement côtier s'est améliorée depuis une trentaine d'années mais, bien qu'elle se soit améliorée, elle n'est pas satisfaisante. L'image que j'ai utilisée est celle d'un verre à moitié plein, qui a tendance à se remplir, mais qui n'est pas encore plein. Tant sur la question de la surveillance microbiologique que sur celle des contaminations chimiques, sur la question des microalgues et de l'eutrophisation, nous avons montré ce qui avait progressé et quels étaient les points de vigilance qui demeurent.
Je vous communiquerai le dossier de presse. Pour vous en résumer l'essentiel, sachant que nous avons à l'Ifremer les données nécessaires pour documenter plus précisément la question, nous travaillons sur ces sujets en lien avec les agences de l'eau et avec l'Office français de la biodiversité. Les données sont acquises soit dans le cadre de la directive-cadre sur l'eau du Parlement européen et du Conseil prise le 23 octobre 2000, soit dans le cadre de la directive-cadre stratégie pour le milieu marin du Parlement européen et du Conseil prise le 17 juin 2008. Cela répond également à votre question sur l'Europe : au-delà des questions de recherche que nous avons déjà évoquées, nous assurons également la surveillance de l'environnement marin dans un cadre national inspiré du cadre européen.
Sur la surveillance des microalgues et de l'eutrophisation, nous avons montré comment la qualité de l'étang de Thau en Méditerranée a pu être restaurée en une cinquantaine d'années grâce à des stations d'épuration, à des travaux scientifiques, à la réduction des apports de phosphore et d'azote et à la reconstitution progressive de l'écosystème. Cela est donc faisable mais prend beaucoup de temps. Nous avions par ailleurs noté, parmi les points de vigilance, l'existence d'épisodes d'eaux colorées dans l'estuaire de la Loire, dans la baie de Vilaine et globalement en Bretagne-Sud. Nous avons aussi évoqué des proliférations en Manche et en mer du Nord d'une microalgue qui peut générer des mousses assez épaisses, atteignant presque un mètre de hauteur.
Ces éléments montrent donc à la fois des points qui restent à traiter et peuvent clairement être améliorés, et le fait que nous avons été capables d'améliorer la situation. Nous avons précisé que 7 % des eaux côtières métropolitaines n'atteignent pas encore le bon état écologique en termes d'eutrophisation. Nous pouvons donc à la fois nous réjouir du fait que 93 % l'atteignent et nous désoler du fait que 7 % ne l'atteignent pas.
De la même manière, sur la contamination chimique, nous avons tracé un certain nombre d'améliorations et certains points de vigilance datant parfois de longues années. C'est par exemple le cas du cadmium dans l'embouchure de la Gironde, qui demeure encore après avoir été détecté à la fin des années 1970. Nous en trouvons encore les traces presque cinquante ans plus tard. Ce cadmium se trouve dans les sédiments et est remis en suspension périodiquement.
Nous avions présenté lors de la conférence de presse des précisions sur certains sujets particuliers. De manière générale, nous disposons d'indicateurs au niveau national.