Intervention de François Houllier

Réunion du mercredi 7 octobre 2020 à 17h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

François Houllier, président-directeur général de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) :

Votre première question est redoutable, car la diversité des sujets qui concernent l'océan est colossale. Nous commençons aujourd'hui à avoir une vue synthétique, sur les zones côtières et littorales, de l'état de la qualité des eaux, des principales menaces, des points d'alerte rémanents et de l'amélioration générale. Nous arrivons donc à caractériser un certain nombre de points. En revanche, il est compliqué de hiérarchiser entre le travail que nous faisons sur le côtier et le changement climatique, le stockage du carbone, l'acidification de l'océan qui en découle, les risques pour la santé de l'océan et pour certaines espèces. Les deux sujets sont importants et je peine à les hiérarchiser.

J'ai été récemment invité à intervenir à Monaco dans une conférence organisée par la fondation Albert 1er sur le thème « santé de l'environnement et santé de l'homme ». Cette conférence organisée par les Monégasques et par le journal L'Obs est en ligne. J'ai insisté sur le fait que les activités humaines, que ce soit la pollution ou la surpêche et la surexploitation, peuvent se traduire par la diminution des populations de poissons, d'où en résulte un risque pour l'alimentation humaine. Les poissons fournissent des protéines et des composants de bonne qualité pour la nutrition. Il est exact que la question de la pêche, de la nutrition et de la souveraineté alimentaire se pose, mais il est difficile de hiérarchiser ce sujet par rapport à celui de l'acidification de l'océan.

L'Ifremer étudie l'ensemble de ces questions et, en l'état actuel des connaissances, je répète que j'ai du mal à les hiérarchiser. J'ai aussi dirigé l'Institut national de la recherche agronomique (INRA), et mon sentiment est que nous en savons davantage sur ce qui concerne l'agriculture et l'alimentation d'origine continentale que sur l'océan, même si les deux sont interconnectés. Que vous appeliez de vos vœux cette hiérarchisation est légitime, mais j'aurais du mal à la produire. Par exemple, les impacts des microplastiques sur la santé des animaux marins sont en cours d'étude. L'Ifremer vient de publier un document sur l'impact des nanoplastiques sur la fécondation des huîtres – c'est un sujet très pointu. Vous posez de façon très légitime une question d'une certaine ampleur alors que nous avançons de façon pointue. Toute une série de questions se posent sur les nanoplastiques ; elles sont traitées par l'Ifremer, par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), par des universités.

Sur les algues nuisibles, nous avons organisé en 2019 la grande conférence sur les efflorescences algales toxiques. Nous pensons que de nombreux travaux sont à mener sur cette question et que c'est plutôt une priorité. Au vu des connaissances, nous abordons actuellement « en râteau » plusieurs questions, plutôt que nous ne hiérarchisons les sujets.

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