Certaines contaminations provenant d'activités vieilles de trente ou quarante ans ont diminué, mais sont encore présentes dans l'environnement. Cela nous indique clairement que la première des choses à faire est de prévenir plutôt que de guérir. Il n'existe pas, à ma connaissance, de méthode robuste, pratique, simple ou industrielle de destruction de la chlordécone lorsqu'elle est dans l'environnement. Des chercheurs travaillent à son altération par des microorganismes, mais nous n'avons aujourd'hui rien d'opérant, surtout dans le milieu marin qui est hautement connecté et peu accessible.
Dans le cas des plastiques, environ 8 millions de tonnes de plastiques arrivent chaque année à la mer, chiffre qui peut aller même jusqu'à 12 ou 15 millions de tonnes. Des quantités importantes sont déjà accumulées en mer, pas en surface mais au fond. Une publication dans la revue Science, faite par des collègues britanniques et des collègues de l'Ifremer, montre que, en Méditerranée, pas loin de la Corse, se trouvent des sortes de canyons au fond desquels du plastique s'accumule. Ce n'est pas forcément dramatique. Même si cette accumulation n'est pas souhaitable, nous n'irons jamais chercher ce plastique.
Ma première réponse est qu'il faut, surtout, éviter à l'avenir les contaminations de la mer par la terre et parfois de la mer par la mer, puisque 20 % des pollutions sont supposées être dues aux activités marines. Ce n'est malheureusement pas une réponse très positive.