Intervention de Agnès Maurin

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 17h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Agnès Maurin, directrice de la Ligue contre l'obésité :

Malheureusement, les causes environnementales ne sont jamais évoquées dans le PNNS, et c'est bien là que se situe le problème. Aujourd'hui, l'obésité est encore essentiellement considérée, par de nombreuses personnes et par l'État, comme un résultat du comportement des personnes qui en souffrent. L'obésité est traitée de la même manière que le surpoids, à travers des messages de santé publique. Comme vous l'avez dit, les quatre PNNS successifs ont surtout évoqué l'alimentation et l'activité physique. Ils délivrent des messages de santé publique parfaitement audibles à toute la population. Ces messages sont bénéfiques pour les personnes présentant un petit surpoids, tel qu'un kilo à perdre. Si vous suivez ces messages de santé publique, vous parviendrez à perdre ce petit kilo.

En revanche, nous déplorons fortement que l'obésité fasse partie du champ des PNNS. Non seulement elle n'y a pas sa place, mais la citer est même dangereux. Parler d'obésité dans les PNNS ne produit qu'une stigmatisation d'un comportement, puisqu'avec un régime et de l'activité physique, les personnes souffrant d'obésité ne parviennent pas à perdre le poids contre lequel leur corps se défend. Cela est même dangereux. De nombreuses recherches ont montré que les régimes entraînent un effet yoyo. Après un régime, le corps reprend ainsi tout le poids perdu pendant le régime. Nous pensons qu'il est urgent de sortir l'obésité du champ des PNNS. L'obésité doit être traitée à part, comme une véritable maladie. Cela pourrait prendre la forme d'un plan obésité, à l'image des plans cancer – mais les plans ne sont peut-être plus à la mode. Il est important de travailler sur l'obésité indépendamment du surpoids. Il est très différent de devoir perdre un kilo et dix kilos.

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