Intervention de Agnès Maurin

Réunion du mercredi 21 octobre 2020 à 17h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Agnès Maurin, directrice de la Ligue contre l'obésité :

Je ne suis pas certaine que c'est parce qu'elles sont plus nombreuses que les personnes qui souffrent d'obésité sont davantage présentes dans l'espace public. Il me semble que la raison est la présence d'aménagements et le regard porté sur elles, qui est totalement différent. Je disais qu'en 2012, le nombre de personnes souffrant d'obésité en France s'élevait à 16 %. À la même période, le nombre s'élevait à 30 % aux États-Unis. Aujourd'hui, ce pourcentage approche les 40 %.

L'alimentation a évidemment un rôle, et l'obésité est liée à la précarité. Mais ce n'est pas parce qu'elle est liée à la précarité qu'il faut faire un raccourci et croire qu'il s'agit d'un problème exclusivement alimentaire. Je vous disais que des études prouvent qu'un mauvais sommeil, un sommeil trop court ou un sommeil dans un lieu éclairé peuvent provoquer la formation de graisse, sans ingestion de calories. Imaginez une femme, mère, habitant au bord du périphérique et travaillant comme femme de ménage au centre de Paris. Si elle se lève à cinq heures du matin, dort peu et avec le bruit du périphérique, éprouve du stress toute la journée pour aller récupérer son enfant à six heures du soir, mange des produits transformés, elle risque de souffrir d'obésité. La dimension alimentaire de l'obésité est déjà fortement mise en avant. Tout le monde sait que l'obésité et l'alimentation sont liées : il faut sortir de ce discours afin de pouvoir sauver ces personnes-là et parler des autres causes.

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