Intervention de Christoph Mocklinghoff

Réunion du jeudi 22 octobre 2020 à 9h30
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Christoph Mocklinghoff, directeur du département risques environnementaux de Marsh et président de la commission santé-environnement de l'association française des Entreprises pour l'Environnement (EPE) :

Étant membre de l'EPE depuis quinze ans, je peux vous affirmer que l'objet de notre association et son mode de travail ont beaucoup évolué. Nous sommes passés d'un travail de mise à disposition des connaissances sur l'environnement, perçu initialement comme une contrainte, à une attitude de décloisonnement des différentes fonctions au sein de l'entreprise, et de dépassement des principes de concurrence, de façon à trouver de nouvelles solutions.

Il y a une semaine, nous avons reçu les déclarations des entreprises volontaires pour la biodiversité. Jean-Dominique Senard a remercié l'EPE, dont il était le précédent président, pour avoir encouragé son groupe à intégrer ce sujet dans les comités exécutifs depuis deux ans. Je suis très heureux de travailler dans cet esprit et avec cette énergie.

Par ailleurs, Marsh est l'un des principaux courtiers en management du risque à l'échelle mondiale. Nous travaillons avec différentes assurances, notamment dans la santé et le conseil d'entreprise.

J'ai pris la présidence de la commission santé-environnement d'EPE pour amener une nouvelle orientation : prendre en compte les enjeux de santé-environnement dans le développement des nouveaux produits et services. Ce principe simple en théorie est particulièrement novateur, une fois appliqué au process concret du développement. Nous constatons en effet, aujourd'hui, que de nombreux produits commercialisés ne sont pas de bonne qualité. Par conséquent, nous pouvons envisager une évolution globale du marché vers une offre réduite de produits, mais de meilleure qualité et à plus forte valeur ajoutée, car toute entreprise a vocation à réaliser du chiffre d'affaires.

La tendance croissante est donc de compléter le produit par le service, les entreprises devenant de plus en plus globales. En effet, c'est souvent l'usage du produit qui le rend bon ou mauvais pour la santé et l'environnement. De plus, les grandes phases de développement du produit, de la conception à la commercialisation en passant par la fabrication, sont isolées l'une de l'autre, ce pour quoi l'usage final du produit n'est pas toujours celui imaginé lors de sa conception. La responsabilité de l'entreprise n'est donc pas globale, il y a une responsabilité propre à chaque process.

Ce constat nous amène à la dimension géographique de la santé-environnement. Nous venons d'ailleurs d'instituer une commission sur la pollution des océans, car tous les résidus qui ne sont pas traités par les biotechnologies, ni par les collectivités locales à cause du coût de traitement, sont rejetés dans les océans, notre bien collectif. Nous devons dépasser le périmètre français et terrestre et fixer des priorités pour l'environnement dans son ensemble.

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