Intervention de Claude Aufort

Réunion du vendredi 30 octobre 2020 à 10h30
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Claude Aufort :

Sur le plan de l'agglomération, les questions de santé sont apparues assez tardivement, d'abord par le biais de l'air. En 1995, dès l'instant où le plan climat-énergie territorial (PCET) est devenu le plan climat-air-énergie territorial (PCAET), nous avons vu apparaître la dimension de l'air dans les plans « énergie » territoriaux.

Dans leurs politiques, les communautés d'agglomération n'étaient pas très sensibilisées aux questions de santé. Nous considérions ces questions comme étant plutôt portées par l'État. Néanmoins, les élus ont été progressivement sensibilisés aux questions de santé liées à l'air, notamment à travers la participation aux assises européennes de la transition énergétique, qui se tiennent chaque année, principalement à Bordeaux. Certains ateliers concernaient en effet la santé environnementale.

Plus récemment, cette dimension de santé nous a conduits à adhérer à l'alliance des villes pour la qualité de l'air. Celle-ci réunit un certain nombre de villes, souvent des bassins industriels, touchés par la pollution de l'air et les questions de santé environnementale.

Nous avons été également questionnés par des associations. Celles-ci ont joué leur rôle, en étant parfois des trublions pour les politiques. Elles se sont en effet émues de certains rapports parus sur la surmortalité due au cancer à Saint-Nazaire et dans sa région, notamment dans les petites villes industrielles qu'elle comporte. Je suis maire de l'une d'entre elles, Trignac, particulièrement concernée par cette surmortalité.

Outre cette sensibilisation et ces questionnements, nous avons essayé de répondre à un certain nombre de politiques publiques, par exemple avec le plan de protection de l'atmosphère du schéma de cohérence territoriale (SCOT). Une partie du plan régional porte sur l'environnement, à une échelle plus large que nos actions en intercommunalité. Nous devons en tenir compte dans nos PCAET.

Nous avons également adhéré à l'association Air Pays de la Loire, l'une des associations régionales traitant de la qualité de l'air. Nous y avons pris des responsabilités : je siège notamment à son conseil d'administration au sein duquel je poursuis l'engagement de sa précédente vice-présidente. Ces associations travaillent en lien avec les intercommunalités, pour déterminer la qualité de l'air ambiant.

Notre travail avec Air Pays de la Loire nous a conduit à agir en ce qui concerne la qualité de l'air intérieur, notamment dans les écoles et certains lieux publics. Il s'agissait de notre point d'entrée dans cette question.

Aujourd'hui, la communauté d'agglomération s'est emparée de la politique de santé à son niveau, sachant que d'autres acteurs partagent cette responsabilité. Elle commence ainsi à l'intégrer dans ses politiques, notamment à travers les questions d'environnement. Cela peut sembler simple, mais cela relevait plutôt du domaine de l'État ou des contrats locaux de santé (CLS) et n'entrait pas nécessairement dans la vocation de la communauté d'agglomération. Nous faisons partie des rares intercommunalités à avoir intégré cette question de la santé dans le mandat qui vient de démarrer.

Nous avons impulsé des conférences de santé environnementale avec le sous-préfet. Nous en avons mené deux pour l'heure, afin d'expliquer les données qui avaient été communiquées, notamment celles relatives à la surmortalité. Nous répondons ainsi aux questions des industriels, des associations, et des élus locaux.

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