La critique est facile, mais l'art est difficile. Nous n'avons pas discuté de cette problématique, telle que vous venez de l'exprimer. Je vous donne donc une opinion personnelle qui n'engage que moi, non la Société.
Je ne suis pas du tout opposée à la planification. Il s'agit d'une arme de gouvernance. Toutefois, le plus important dans la gouvernance est de consulter les parties prenantes, ce qui a été fait très largement, mais il ne faut pas en sortir un « patchwork » de mesures pour satisfaire les uns et les autres. Il faut essayer de « tricoter ces mesures », de prendre les laines de différentes couleurs pour arriver à créer un tricot d'aspect homogène et harmonieux. Or, le PNSE donne parfois l'impression d'un « patchwork », d'une coexistence entre des mesures.
Par exemple, dans le PNSE 4, le choix a été fait de s'intéresser à des risques physiques dont la plupart sont des risques « émergents », dont les effets néfastes ne sont pas prouvés. Je pense à la 5G dont les effets sur la santé ne sont pas prouvés, mais qui a beaucoup d'autres effets sur la consommation d'énergie ou la protection de la vie privée des citoyens. Le PNSE s'intéresse donc à des risques qui ne sont pas avérés et les met trop en valeur. À l'inverse, le PNSE n'évoque presque pas la pollution de l'air extérieur et de l'air intérieur.
Le PNSE aborde la problématique de l'eau, certes très importante, mais en citant la légionellose qui n'a jamais été évoquée en groupe de travail (GT) et qui est un problème de santé publique que nous savons a priori parfaitement gérer. Il n'est pas nécessaire de donner des détails sur la légionellose, nous savons ce qu'il faut faire pour lutter contre ce problème. En revanche, de gros travaux ont été menés en GT avec le Haut Conseil de santé publique sur l'eau potable et ils ne sont pas évoqués dans le plan.