Je pense également qu'au niveau des territoires, le travail en transversalité est important à mettre en application. De nombreux organismes pourraient apporter leurs compétences : les directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), le Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (CEREMA), les observatoires régionaux de santé (ORS), les comités régionaux d'éducation pour la santé (CRES) et même l'Office national des forêts (ONF) ainsi que les écoles vétérinaires, les écoles d'agriculture, les écoles d'architecture, le réseau Atmo avec ses déclinaisons locales et les agences régionales de santé (ARS) bien sûr.
Bien souvent, même au niveau territorial, nous travaillons de façon sectorisée. Lorsque nous travaillons sur la santé, nous faisons venir les organismes qui s'intéressent à la santé, mais pas l'ONF qui peut pourtant être intéressé dans le cas d'un milieu rural ou montagnard. C'est fort dommage car ils ont une pierre à apporter à l'édifice.
Nous pourrions aussi améliorer le dispositif en faisant en sorte que les remontées de terrain soient beaucoup mieux prises en considération. Nous avons parfois le sentiment que nous prêchons sans obtenir d'échos. Il faut une meilleure connaissance des acteurs de terrain. Nous passons parfois par des instances en laissant de côté ceux qui sont véritablement en première ligne.
En ce qui concerne la formation, il faut que la santé, au sens de la qualité de vie, du bien-être et de tout ce qui contribue à la santé, soit enseignée lors des études. Par exemple, la santé n'est pas enseignée dans les écoles d'architecture, mais n'est abordée que sous la forme du rapport entre la surface vitrée d'une pièce et la luminosité. Dans le cas de la ventilation et de la qualité de l'air, la seule réglementation provient de la réglementation thermique de 2012 (RT 2012) qui est une réglementation de construction, pas une réglementation de santé. Par contre, il n'existe aucune réglementation qui oblige à construire une fenêtre.
Une des conséquences du coronavirus est qu'il faut vraiment croiser entre elles les recommandations faites aux professionnels pour trouver un terrain de cohérence.