Intervention de Olivier Véran

Réunion du mardi 24 novembre 2020 à 17h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Olivier Véran, ministre :

La question de l'intégration des différents milieux d'exposition dans le concept d'exposome et celle de l'évolution de cette notion vers un outil pratique de pilotage relèvent davantage de la recherche fondamentale et appliquée, donc des scientifiques, que de la politique. Le ministre que je suis ne se risquerait pas à vous indiquer la manière dont ces recherches doivent être menées. Ce que je puis vous dire, en revanche, c'est que les conditions législatives et réglementaires sont désormais réunies pour que l'on puisse avancer dans ce domaine ô combien important. Du reste, un certain nombre de recherches sont en cours.

Oui, vous avez raison, nous devons améliorer la formation des futurs soignants en matière de santé environnementale. Il faut éclairer les consciences, si je puis dire. Je m'explique. Pour ce qui est des risques connus – je pense aux intoxications qui peuvent être provoquées par le radon, le plomb, le mercure, les métaux lourds de façon générale –, on peut élaborer un programme de formation. Pour le reste, il convient de développer une conduite scientifique, voire médicale, qui consiste à avoir l'esprit ouvert et à s'interroger sur l'intervention de facteurs environnementaux dans la survenue des maladies. Mais c'est déjà le cas. Je peux vous dire qu'à la faculté de médecine de Grenoble, lorsque j'y faisais mes études, dans les années 2000, toute maladie neurologique chronique d'origine indéterminée était étudiée en prenant en compte l'ensemble des facteurs, y compris toxiques, que l'on pouvait suspecter d'être à l'origine de tout ou partie de cette pathologie.

Les préoccupations de santé environnementale ne sont donc pas absentes des programmes d'études en santé. La place qui lui est réservée s'explique par le caractère incertain de différentes données : il est difficile de faire apprendre par cœur à des étudiants des éléments sur lesquels le savoir scientifique et médical n'est pas certain. Néanmoins, je suis d'accord pour que l'on oriente davantage la formation vers la prévention. Du reste, dès le début de la législature a été créé le service sanitaire pour les étudiants en santé, dans le cadre duquel ces derniers réalisent des enquêtes sanitaires et interviennent dans le domaine de la prévention. Ces actions témoignent de notre souci d'inculquer aux futurs soignants les notions très importantes d'attention portée à l'environnement et de prévention. Le socle de compétences et de connaissances en santé a évolué, mais on peut encore progresser en la matière.

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