Intervention de Olivier Véran

Réunion du mardi 24 novembre 2020 à 17h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Olivier Véran, ministre :

La sobriété chimique est un concept important. Je ne suis pas sûr d'avoir la même compétence que vous pour la définir. Ce qui est certain, c'est qu'il faut autant que possible éviter d'empoisonner notre corps et celui de nos proches avec des substances dont on ne maîtrise pas les tenants et aboutissants. J'y prête une grande attention, de même que je prête une grande attention au Toxi-Score. Je crois qu'il faut donner à nos concitoyens un mode d'accès rapide à la connaissance pour qu'ils puissent faire un choix éclairé au moment de l'achat d'un produit. Parfois, cela relève de l'évidence – une bouteille verte vendue sous le label « bio » –, parfois, c'est un peu plus compliqué, d'autant que le diable se cache dans les détails.

Je vais vous en donner la preuve en prenant, une fois n'est pas coutume, un exemple personnel : mes parents exploitent des oliviers dans le Midi et ils sont très fiers de ne pas les traiter avec des produits chimiques ; ils fabriquent une huile de première pression à froid, dans un petit moulin provençal typique. Il n'empêche que trois fois par an, ils s'adonnent à la pratique de la pulvérisation de bouillie bordelaise. Celle-ci est parfaitement compatible avec le bio ; pourtant, il s'agit de sulfate de cuivre – je ne suis pas certain que le fait de répandre du sulfate de cuivre sur des produits de consommation courante soit parfaitement compatible avec l'idée que nos concitoyens se font du bio ! Ce qui s'est passé, c'est que l'usage de la bouillie bordelaise est tellement antérieur à celui des autres biocides et pesticides et aux normes qu'il est passé entre les gouttes. J'ignore si la vaporisation de sulfate de cuivre sur des produits alimentaires est une bonne ou une mauvaise chose, je n'ai pas la compétence pour le dire, mais, en tant que citoyen, je me pose des questions quand je le vois faire. Probablement peut-on encore progresser en matière d'accès à l'information.

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