Intervention de Olivier Véran

Réunion du mardi 24 novembre 2020 à 17h00
Commission d'enquête sur l'évaluation des politiques publiques de santé environnementale

Olivier Véran, ministre :

L'épidémie de covid-19 influe-t-elle sur l'approche One Health, « Une seule santé » ? La question est d'importance, mais elle est complexe ; il faudrait mener une réflexion spécifique, qui relève de la compétence d'experts, afin d'examiner dans quelle mesure la santé humaine a des répercussions sur l'environnement et la santé animale, et réciproquement. On a vu que des visons avaient été atteints par le virus ; on sait que les furets peuvent être eux aussi contaminés et contaminants, de même que les hamsters dorés, parce que – si j'ai bien compris – leur museau les rend susceptibles de capter le virus plus facilement que d'autres animaux et de le transmettre. En réalité, tous les carnivores sont potentiellement concernés. On a fortement, et peut-être injustement, accusé le pangolin, puis la fourmi, mais, à ce stade, on ne sait pas grand-chose.

De toute façon, quand, chaque année, la grippe s'abat sur le monde, il s'agit d'un virus qui a muté dans un environnement animal. Nous partageons notre planète avec les animaux : il n'est donc pas étonnant de partager également avec eux un certain nombre de virus et de bactéries, qui peuvent muter.

Plusieurs secteurs de l'environnement ont été touchés depuis le début de la crise sanitaire, ce qui a amené à concentrer les travaux sur plusieurs enjeux. D'abord, la définition des risques de transmission de la covid-19 liés aux différents types d'eau, afin d'anticiper et d'accompagner la reprise d'activité et la réouverture des établissements recevant du public, ainsi que de prévenir le risque de légionellose. Ensuite, la gestion des déchets d'activités de soins à risques infectieux, dont je parlais tout à l'heure : l'émergence du SARS-CoV-2 a pu conduire à établir des règles spécifiques pour l'élimination des déchets d'activités de soins. Comment la filière s'est-elle organisée pour faire face à la surproduction de DASRI, en particulier en Île-de-France ? D'autres interrogations ont porté sur l'environnement intérieur : on a beaucoup parlé d'aération, de ventilation, de climatisation, de chauffage, avec des recommandations qui ont pu évoluer avec le progrès des connaissances. On s'est même interrogé sur l'environnement extérieur : fallait-il désinfecter les rues, l'extérieur des maisons, les poignées de portes des voitures… ? On voit bien qu'un événement sanitaire comme celui-ci interroge notre rapport à l'environnement, à la nature et au monde animal.

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