Vous me posez une question très difficile. Les experts se rejoignent sur le fait que la prise en charge de l'obésité précoce, que nous proposons avec le dépistage chez les enfants et les adolescents, est une nécessité absolue. Nous ne pouvons pas laisser des enfants et des adolescents obèses sans prise en charge et sans prévention rapide.
Il y a aussi un dépistage et un traitement du diabète chez des populations précaires. Un diabète bien traité se complique beaucoup moins, d'où l'importance de l'accès aux soins. Ce sujet est pour moi fondamental, même si je ne suis pas le responsable de l'accès aux soins et que nous avons une direction générale de l'offre de soins (DGOS) et une direction générale de la cohésion sociale (DGCS). Des populations dépistées à temps, prises en charge, qui reçoivent des programmes d'éducation nutritionnelle de l'obésité et du diabète, deux pathologies assez intriquées, sont en meilleure santé et subissent beaucoup moins de complications.
Malheureusement, la Covid et peut-être d'autres maladies sont révélatrices d'inégalités sociales ou de déficits de prise en charge d'un certain nombre de pathologies. Cela encourage à la prévention, primaire, secondaire et tertiaire, à l'éducation à la santé.
Je finirai par une conclusion positive. Les gens ont l'impression que quand ils sont malades, c'est fini. Or, les études scientifiques sont nombreuses qui montrent que, quel que soit le stade de votre maladie, toute démarche de prise en charge, même tardive, a un impact positif sur votre santé. Il ne faut pas dire : « C'est trop tard, je suis déjà obèse, cela ne sert à rien d'améliorer ma santé ». Même tard, même après vingt ans d'évolution, le fait de rééquilibrer le traitement, d'être bien suivi et pris en charge par son médecin traitant ou un médecin spécialiste améliore très vite sa santé.