Intervention de Pascal Roger

Réunion du jeudi 18 avril 2019 à 11h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Pascal Roger, président de la Fédération des services énergie environnement (FEDENE) :

. Notre première réponse, c'est : non. J'ai dit que l'on n'avait pas injecté suffisamment d'argent pour les leviers que sont la chaleur renouvelable, notamment pour combler le déficit de compétitivité, et la partie technique et comportementale des économies d'énergie. Les mécanismes n'ont pas été conçus comme cela.

Le sujet, c'est notre système de soutien. En tant qu'entrepreneurs, nous sommes des gens à courte vue, un peu basiques. Nous travaillons sur des business plans, nous regardons comment réaliser les équilibres, mais nous ne sommes pas en mesure de proposer des grandes politiques. Il nous semble néanmoins que ce côté pragmatique et paysan, et quelques règles de bon sens, mériteraient d'être un peu mieux pris en compte dans la définition des stratégies. À l'issue d'une période de mise en œuvre, on doit constater de ce qui s'est passé et ce qui ne s'est pas passé, puis se demander pourquoi. C'est d'ailleurs la question que vous posez. Je reconnais que cela ne s'est pas passé, puisque les retards se sont accumulés. En matière de chaleur renouvelable, on a peu réduit nos importations d'énergie fossile. Je ne dispose pas des chiffres précis, mais les ordres de grandeur sont bien ceux que vous indiquez. Dans le même temps, des moyens financiers considérables ont été mobilisés à travers différents mécanismes.

Avec un objectif d'EnR fixé à 60 % de chaleur renouvelable et à un tiers d'électricité renouvelable, nous regrettons depuis des années l'insuffisance du soutien et on nous répond qu'il n'y a pas d'argent. Or nous constatons que de l'argent, il y en a quand même. Selon les chiffres de la PPE, on a injecté environ 95 milliards d'euros d'engagements de dépenses pour développer la filière EnR électrique, contre 3 milliards d'euros pour le fonds chaleur. Si l'on ajoute les autres aides estimées entre 2 et 3 milliards d'euros, cela représente au total 5 à 6 milliards d'euros.

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