Intervention de Jean-Louis Bal

Réunion du mardi 14 mai 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Jean-Louis Bal, président du Syndicat des énergies renouvelables (SER) :

Concernant la production modeste d'énergie solaire, je vous répondrai en me référant à mon expérience, puisque je viens d'installer une trentaine de mètres carrés de panneaux photovoltaïques et qu'ils suffisent très largement à couvrir ma consommation. Je fais de l'autoconsommation et je vais vendre le surplus à EDF, qui a une obligation de rachat. En outre, pour maximiser ma consommation, je fais du stockage sur les usages – j'ai installé un chauffe-eau thermodynamique.

Mais nous pouvons faire mieux, le chauffe-eau thermodynamique n'est pas la seule solution. Jean-Pierre Grandidier, le président de Valorem, a dû vous en parler, nous pouvons stocker également sur le froid.

L'intermittence est un terme que je n'aime pas, l'ADEME parle de variabilité ; l'intermittence, c'est quand on ne peut pas prévoir la production d'un générateur éolien ou photovoltaïque, or c'est extrêmement prévisible.

Je n'ai donc pas évoqué tous les moyens de pallier cette variabilité. Outre les batteries, dont le coût du stockage est encore trop élevé par rapport au prix de l'énergie – mais cela ne le sera pas éternellement, et il n'est pas trop élevé dans les départements d'outre-mer –, il y a en effet le stockage sur les usages, le foisonnement, les interconnexions… Bientôt, le développement à grande échelle du véhicule électrique permettra d'absorber les excédents d'éolien et de photovoltaïque ; vous avez reçu un représentant d'Enedis qui a dû vous l'expliquer.

Quant à remplacer le nucléaire, il ne s'agit pas aujourd'hui d'un objectif. Si cela devait arriver un jour – je fais référence au scénario 100 % EnR de l'ADEME –, ce sera par un mix de solutions EnR. Nous ne miserons jamais tout sur l'éolien ou le photovoltaïque. Il y aura une complémentarité avec l'hydraulique, la biomasse, la géothermie…

Toutes les filières ne sont effectivement pas au même niveau de maturité. Le soutien de la puissance publique doit donc être adapté, à la fois, à leur potentiel de développement et à leur niveau de maturité.

Par exemple, nous ne demandons pas de lancer des appels d'offres sur l'hydrolien. Tout un parcours de développement technologique est nécessaire avant de pouvoir faire du développement à grande échelle.

La méthanisation est encore à un autre niveau de maturité. Nous devons accompagner le développement de la filière par cette structuration que j'évoquais tout à l'heure.

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