Monsieur le président, vous défendez les six parcs d'éoliennes en mer ; j'ai été confronté à l'un d'entre eux. Vous avez rappelé que le tarif de rachat de l'électricité avait baissé, passant de 210 à 150 euros le MWh. Cela étant dit, un parc d'éoliennes en mer coûte près de 1,8 milliard d'euros, dont 400 millions sont liés au frais de raccordement et qui ont été transférés sur le Réseau de transport d'électricité (RTE), financé par le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE). Nous ne sommes donc plus dans le modèle économique d'origine.
Nous produisons encore de l'énergie à 150 euros le MWh, ce qui est exorbitant au regard de ce que nous entendons, depuis le début de cette commission d'enquête – des prix entre 60 et 80 euros.
Vous avez également évoqué l'éolien flottant au large du Croisic, qui n'a pas du tout le même impact sur l'environnement et notamment sur les écosystèmes. Le parc du Tréport est situé en face de chez moi, en plein milieu d'un parc marin et d'une zone pêche, c'est vous dire si les gens sont vent debout contre ce parc, qui n'a pas été suffisamment réfléchi quant à son installation et son implantation. De sorte que les citoyens sont à la limite de l'acceptabilité de ce parc, mais également des parcs terrestres ; il s'agit d'une vraie question sociétale. Les Hauts-de-France comptent 600 éoliennes sur les 9 000 installées en France.
Est-il encore raisonnable aujourd'hui de racheter cette électricité à 150 euros le MWh ? Ne serait-il pas plus intelligent de mettre le paquet sur l'éolien flottant et de développer une vraie filière ? Nous aurions ainsi une vraie avance technologique, que nous ne possédons pas avec l'éolien posé.