Intervention de Olivier Perot

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 11h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Olivier Perot :

Dans le système actuel, l'élément majeur pour une industrie très capitalistique comme l'éolien est de disposer d'une visibilité sur les prix. Les mécanismes utilisés actuellement sont ceux mis en place au niveau de l'Europe. Avoir un prix stable, visible, sur vingt ans est un atout, sachant que les marchés spot sont relativement fluctuants. Cela permet à la filière de financer les investissements et d'avoir des coûts financiers raisonnables, donc d'être compétitive.

Le niveau de prix est obtenu aujourd'hui après un processus d'appel d'offres, c'est-à-dire de mise en compétition des projets. Nous commençons à nous situer sur une courbe de prix décroissante, tendance qui va vraisemblablement se confirmer dans les prochaines années. Imaginons qu'un producteur obtienne un prix de 60 euros du MWh : si, un mois donné, le prix du marché est à 50 euros, alors le producteur percevra une compensation de 10 euros, correspondant à la différence constatée. Si le mois suivant, le prix de marché est à 70 euros, alors il remboursera 10 euros à l'État. Ainsi, quoi qu'il arrive, le producteur perçoit toujours 60 euros, correspondant au prix défini dans le contrat. Le revenu est constant dans la durée. Les derniers appels d'offres sont à 66 euros. Imaginons que le prix de marché tombe à 46 euros : le complément de rémunération sera de 20 euros. Si les prochaines installations par appels d'offres sont à 56 euros, le différentiel sera de 10 euros, c'est-à-dire divisé par deux. L'effet sur l'aide est donc très fortement lié, au niveau de l'appel d'offres, au prix de marché. Si demain le prix du marché est égal au prix du contrat, alors l'aide deviendra nulle, voire négative si le prix de marché augmente. Cela explique que l'on puisse envisager, dans l'avenir, de faire des volumes importants d'éolien terrestre pour un même niveau de subvention. L'aide était effectivement plus élevée pour des technologies antérieures ; on observe un amenuisement avec le temps.

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