Intervention de Jean-Louis Butré

Réunion du jeudi 16 mai 2019 à 11h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Jean-Louis Butré :

Cela concerne deux décrets préparés par Sébastien Lecornu et une commission à laquelle nous n'avons pas participé, ce que nous déplorons. Cela a abouti à la signature, par François de Rugy, de deux arrêtés. Le premier supprimait la possibilité pour les associations d'aller devant les tribunaux administratifs. Or les personnes résidant dans les hameaux près desquels on envisage d'implanter des éoliennes ne sont, la plupart du temps, pas très riches. La seule façon pour elles de se défendre était de se constituer en association et de porter l'affaire devant le tribunal administratif, instance de proximité, devant laquelle il n'est pas nécessaire d'avoir d'avocat, ce qui leur permettait de déposer un recours. Supprimer cette possibilité implique de s'adresser directement aux cours d'appel, plus loin géographiquement et avec des procédures plus coûteuses, puisqu'elles réclament l'intervention d'un avocat. En pratique, cette décision enlève aux riverains qui souhaitent contester l'installation d'une éolienne près de chez eux la possibilité de le faire. Cet arrêté, absolument scandaleux, est d'ailleurs attaqué par la Fédération environnement durable et d'autres associations en Conseil d'État. Nous considérons en effet que ce texte est totalement antidémocratique.

Le deuxième arrêté a consisté à cristalliser les moyens. En effet, les rapports des promoteurs sur les projets éoliens comptent environ 3 000 pages. Jusqu'alors, nous disposions de quatre mois pour en prendre connaissance avec nos avocats. Or cet arrêté a raccourci le délai à deux mois.

Ces arrêtés sont scandaleux pour la démocratie française. Ils sont le fruit du lobbying effectué par les promoteurs.

Concernant les questions immobilières, on peut mener des études et les payer, comme de nombreux promoteurs l'ont fait, en sollicitant de grands instituts de sondages et des gens qui ne connaissent rien à la question.

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