Intervention de Olivier Dauger

Réunion du mardi 21 mai 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Olivier Dauger, co-président de France Gaz Renouvelables :

Les sols qui gardent beaucoup le CO2 sont les forêts et les prairies, de même que les haies et les zones humides. Mais il y a un potentiel dans tous les sols de l'agriculture – c'est l'idée des « 4 pour 1 000 », prônée par le monde scientifique avant de l'être par le ministre, selon laquelle en travaillant et en labourant ces sols, on a libéré du carbone. C'est la raison pour laquelle j'indiquais qu'il faut réaugmenter la matière organique des sols, ce qui requiert de refaire de la biomasse et de capter le carbone en évitant de trop retourner le sol. C'est tout le débat actuel sur les agricultures dites simplifiées ou de conservation.

Nous savons aussi qu'à un moment donné, nous arriverons au taquet de ce que l'on peut faire dans un sol. Le risque sera alors que tout se libère d'un coup. Mais si l'on ne commet pas d'erreurs techniques, cela ne se libère pas. Il existe une marge de manœuvre. En France, la matière organique des sols n'est pas la pire du monde, loin de là. Mais quand on parle de biomasse et de méthaniseurs à partir de plantes immatures, c'est au sujet de ces sols-là. Il est aussi possible de faire des méthaniseurs avec de l'herbe et moins d'élevage. C'est la formule proposée par Solagro : un élevage moins intensif et l'utilisation de l'herbe, qui pousse, dans des méthaniseurs. Mais on ne touche pas au sol.

Quand vous mettez une troisième culture en deux ans, même si vous la récoltez, 50 % restent dans le sol, entre les racines et la partie pas récoltée. Cela signifie que la troisième culture permet un véritable apport organique. L'INRA l'a calculé et a prouvé qu'un méthaniseur améliore la qualité et la matière organique du sol à la seule condition – c'est un élément important qu'il faut prendre en compte dans la filière – que le digestat retourne dans le sol : à partir du moment où on prend de la biomasse pour faire du gaz, il faut que le retour du digestat au sol soit assuré. Quoi qu'il en soit, il est assez logique, dans une exploitation ou un groupe d'exploitations agricoles, de remettre de l'amendement ou de l'engrais organique. Et quand vous faites cela, vous augmentez la matière organique des sols. Les travaux de l'INRA vous le confirmeront.

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