Cela renforce aussi la durabilité des exploitations en valorisant au maximum la photosynthèse. C'est important à savoir dans le cadre du débat sur le rôle que peut jouer l'agriculture en matière d'énergie. L'agriculture a toujours naturellement fait de la bioéconomie, ou de l'économie de la photosynthèse, pour l'alimentation bien sûr mais aussi, avant l'ère du pétrole, pour le chauffage et le bois. C'est naturel. Avec le sol et l'eau, la photosynthèse permet soit d'avoir un élevage, soit de produire de l'alimentation, soit d'exploiter le sol. Pendant deux siècles, on n'a fait que de l'alimentation et on avait autre chose, pas cher bien que peut-être un peu polluant – mais on ne le savait pas, à l'époque. Aujourd'hui, on revient au cycle naturel de l'agriculture, qui peut se faire sans remettre en cause la production alimentaire. C'est important, car certains ne parlent que d'externalités négatives. Or la filière française a choisi la complémentarité, c'est-à-dire de ne pas empiéter sur l'alimentaire pour faire du biogaz, ce qui est possible.
C'est important car cela permet de renforcer la durabilité de l'exploitation, qui peut valoriser davantage de choses : un effluent devient un produit, par exemple. Il est également possible de retirer une valeur ajoutée des intercultures qui s'imposeront au fur et à mesure. Cela permet aussi de produire de l'engrais organique. Je rappelle qu'aujourd'hui, le prix de l'engrais chimique est fondé sur celui du gaz ou du pétrole. Ainsi, plus le prix de ces énergies augmente, plus celui de l'engrais chimique croît aussi.