Il est vrai que, pour beaucoup de matériel, nous sommes plutôt partis de l'expérience des Allemands que nous avons adaptée et « francisée », étant entendu qu'un méthaniseur est une installation en béton, donc essentiellement une production locale.
En revanche, certains composants sont beaucoup plus technologiques. Dans le domaine de l'injection, quand on valorise le biométhane non pas en produisant de l'électricité mais en l'injectant directement dans le réseau, cela suppose de l'épurer. En l'occurrence sur ce plan, la France est à la pointe au niveau mondial. Plusieurs start-ups comme Chaumeca, Cryo Pur ou Waga Box sont de véritables leaders mondiaux. Chaumeca, par exemple, produit à moitié pour la France et à moitié pour l'export.
J'ai donc tendance à être beaucoup plus confiant et optimiste sur la filière industrielle française, et à penser à la fois que l'essentiel de la valeur ajoutée – au moins 75 % – restera bien en France, et que sur certains segments d'activité, notamment l'injection, nous avons même la capacité à exporter notre savoir-faire dans le domaine de la méthanisation si l'on donne à la filière la chance de se développer.
Concernant le développement de la filière, vous remerciez la représentation nationale, notamment sur les questions fiscales. Vous m'avez demandé ce qu'il faut faire et quelles sont les attentes de la filière. Notre premier objectif pour 2023, car nous sommes quand même un peu dans l'urgence, est celui des 8 TWh dont je vous ai parlé. Ce n'est pas un plus : c'est ce qu'il y avait dans la précédente PPE. Nous souhaitons également conserver, dans le domaine de l'injection, l'objectif d'un vrai 10 % de gaz renouvelables dans les réseaux en 2030. Une loi énergie passera d'ailleurs prochainement à l'Assemblée nationale. Nous souhaitons vraiment qu'à cette occasion, soit réaffirmée cette trajectoire déjà inscrite pour une large partie dans la PPE.