Intervention de Gilles Vermot Desroches

Réunion du mardi 28 mai 2019 à 17h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Gilles Vermot Desroches, directeur du développement durable de Schneider Electric :

Schneider Electric, que je vous remercie d'avoir invité à cette audition, n'est ni producteur ni distributeur d'électricité. Vous avez en face de vous une entreprise française qui accompagne. Quand on parle de l'agenda des solutions depuis la COP21, le métier de Schneider Electric partout dans le monde et ici en France, son pays clé, consiste à apporter des technologies. Nous le faisons dans le cadre d'une réalité assez nouvelle quand on connaît l'histoire de Schneider Electric, qui est le mix de cette transition énergétique et de cette révolution digitale. Nous apportons des solutions à des prix acceptables qui n'ont jamais existé par le passé.

Je confirme ce que l'un et l'autre avez dit et que je pense, qui est que la France a, par son réseau électrique du moment, un formidable atout. Ce formidable atout ne doit pas nous amener à rester au niveau de cet atout sans penser à l'avenir et ne peut pas être un frein au progrès. Le progrès passe par l'évolution des comportements, que l'on peut particulièrement repérer dans la jeune génération, dans son acceptation ou pas d'un certain nombre d'énergies, dans sa volonté de changement et d'être en tout point acteur et consommateur. On le repère dans beaucoup de ces actes de consommation. Il n'y a aucune raison que l'acte de consommation énergétique à moyen terme ne soit pas porté de la même manière que les autres. Il convient donc d'évoluer sur ce sujet, comme il convient d'être à la hauteur des engagements que nous avons pris.

L'intelligence de l'ensemble de nos outils et de ce comportement va probablement permettre de faire un peu plus confiance à l'évolution des comportements des familles et des habitants dans cette démarche car on sent qu'ils ont envie de se mobiliser. Les outils sont là. Au passage, il n'y aurait aucune question d'autoconsommation s'il n'y avait pas cette évolution des comportements.

L'atout que représente notre réseau devrait nous amener à être dans un moment où, en France, personne ne s'intéresse à l'autoconsommation. Vous savez comme moi, et plus que moi dans les contacts que vous avez dans vos circonscriptions, que ce n'est pas vrai et que les gens s'y intéressent.

Il faut faire de cet atout technologique de l'histoire du pays une capacité d'aller plus vite vers le tout-électrique et vers une vision tout à fait renouvelée de ce qu'est la rénovation du bâtiment. On veut rénover plus de 700 000 bâtiments par an ; il faudrait vouloir rénover plus d'un million de bâtiments par an. On est difficilement auprès de 300 000, dans une vision historique que la rénovation n'est que celle du passif. Sur ce sujet, il faudrait aussi mêler ce que l'on dit sur les énergies renouvelables et ce que l'on peut dire sur le management intelligent de l'ensemble des consommations du bâtiment pour parfois avoir, à des coûts d'investissement bien moindres (on parle d'investissements de 10 à 15-20 euros par m² là où de manière traditionnelle, on en aurait entre 150 et 300 concernés par de la rénovation), des performances d'efficacité quasiment à la même hauteur, soit entre 20 et 30 %.

C'est tout un ensemble qu'il faut voir. Le progrès actuel des comportements et des technologies doit nous amener à réfléchir au fait que l'atout du réseau qui est le nôtre aujourd'hui nous permet de tenir tous ces sujets à la fois et d'être probablement le pays exemplaire dans le monde dans le passage au tout-électrique dont on parle de plus en plus (avec notamment le véhicule électrique à moyen terme). Ce faisant, on aura réglé un certain nombre de sujets.

Si nous n'avons pas le projet de faire évoluer l'électricité dans le mix, l'ensemble des discussions que nous avons aujourd'hui ne sont pas utiles. Si nous pensons que le stade auquel nous sommes arrivés du point de vue des technologies, des comportements et des nécessités face au basculement du climat et de la biodiversité nous impose de vivre autrement, alors il me semble que la question d'une meilleure acceptation et de votre contribution à faire en sorte qu'elle soit la plus grande possible et qu'elle s'accélère, quand on voit que les prix des énergies renouvelables sont aujourd'hui à parité, est indispensable.

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