Intervention de Jérôme Pécresse

Réunion du mardi 4 juin 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Jérôme Pécresse, PDG de General Electric Renewable Energy :

Je ne dis pas cela. Il y a dix ans, l'énergie éolienne n'était pas compétitive. Tous les pays il y a dix ans ont lancé de l'éolien avec des subventions pour essayer d'arriver à ce qu'on a aujourd'hui, soit une situation où nous, industriels, avons des économies d'échelle et avons pu développer des technologies qui sont maintenant compétitives. Il y a dix ans, les subventions étaient nécessaires et il en existait partout dans le monde. Si on avait dit à quelqu'un alors : « Tu vas rester dans un projet. Voilà le tarif pour 15 ans », la pire chose à faire maintenant est de lui dire : « Tant pis, on retire le tarif. » La première chose dont l'éolien et le solaire ont besoin est un environnement réglementaire stable. Si tous les projets lancés il y a huit ans avec des subventions ont encore deux ou trois ans à courir avec ces subventions, il ne faut bien sûr pas revoir la règle du jeu après que le jeu ait été joué, car sinon, cela crée une instabilité réglementaire toxique pour les projets car personne ne financera un projet en France.

En revanche, les mêmes projets lancés maintenant avec les technologies d'aujourd'hui et un calendrier de développement normal n'ont pas nécessairement besoin de subventions publiques. Je ne pense pas que l'argent investi il y a dix ans a été mal investi car il a permis aux industriels d'obtenir des effets d'échelle et à l'énergie éolienne d'avoir été compétitive. La réalité est que la plupart des pays du monde aujourd'hui vont progressivement retirer ces subventions pour passer à un dispositif de mise aux enchères, ce qui remet un coup de compétitivité dans le système et permet à l'éolien de ne pas en avoir besoin. Je ne sais pas si je me suis fait bien comprendre. Il y a dix ans, cela avait du sens.

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