Nous accueillons M. Ludovic Grangeon, qui va s'exprimer au nom du collectif Allier Citoyen, et M. Jean-Pierre Riou, chroniqueur indépendant sur les questions d'énergie.
La transition énergétique vise à redessiner le paysage de la production énergétique française. Il s'agit d'une question éminemment politique. Il est question d'un arbitrage tenant compte de contraintes scientifiques, techniques, économiques et humaines.
Cette démarche est très marquée par la production de scénarios et de trajectoires futurs, avec le danger inhérent à ce type d'approche : la tentation de recourir à des hypothèses et des enchaînements optimistes, qui conduisent, au bout du compte à traiter de possibilités qui n'arrivent jamais.
Connaisseurs et observateurs indépendants de tout ce qui a trait aux questions énergétiques, nous serons attentifs à votre appréciation de la transition énergétique dans ses différents aspects. Par exemple, l'orthodoxie du discours, avec le risque de préférer les mots qui rassurent aux réalités dérangeantes - requalifier de « variabilité » ce qu'on nomme « intermittence » ne modifie en rien l'enjeu de fond ; la maîtrise des coûts, qui a des conséquences sur la compétitivité de l'économie et le niveau de vie des Français - l'augmentation de la facture d'électricité, qui nous a d'ailleurs occupés au début des travaux de cette commission d'enquête, est au cœur du débat public - ; la sécurité d'approvisionnement ; l'allocation des ressources, avec le risque d'une éviction d'investissements plus efficaces à termes et la hiérarchisation des priorités : si l'objectif climatique est primordial, toutes les actions pouvant être mises en œuvre ne se valent raisonnablement pas.
Monsieur Grangeon et Monsieur Riou, nous allons vous donner la parole pour un exposé liminaire, ne devant pas dépasser, pour chacun d'entre vous, quinze minutes. Profitez-en pour expliquer ce qu'on désigne par collectif Allier Citoyen, pourquoi vous en êtes arrivés à le créer et quelle est votre légitimité sur ces sujets. Ensuite, les membres de la commission d'enquête vous interrogeront à leur tour avec, en commençant par notre rapporteure, Mme Meynier-Millefert.
S'agissant d'une commission d'enquête, conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958, relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, je vous demande de prêter serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité.
Veuillez lever la main droite et dire « Je le jure ».