Intervention de Ludovic Grangeon

Réunion du jeudi 6 juin 2019 à 14h00
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Ludovic Grangeon, Collectif Allier citoyen :

. Concernant la précarité énergétique, nos associations réalisent beaucoup d'actions sociales en milieu rural. Selon l'observatoire national de la précarité énergétique (ONPE), 5,6 millions de ménages sont aujourd'hui en situation de précarité énergétique, soit 12 millions de personnes. La part de ménages déclarant que la facture de gaz et d'électricité représente une part importante de leurs dépenses a augmenté depuis 2016, passant de 55 % à 65 %. Les augmentations du prix de l'énergie ont largement concerné l'électricité, avec des hausses énormes de la contribution au service public de l'électricité (CSPE) et maintenant sur la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE). Bien que la CSPE n'existe plus en tant que contribution spécifique, elle concerne littéralement une opération de défaisance, puisqu'elle vise maintenant à consolider la dette que l'État avait créée envers EDF en ne remboursant pas EDF sur la perception de la CSPE.

Je me permettrai, au nom du collectif, de juger inadmissibles les propos récents de M. de Rugy sur l'augmentation du prix de l'électricité, dans la mesure où la situation précaire d'EDF est due notamment à un déficit de trésorerie de 11 milliards d'euros qui a frappé EDF pendant sept ans. C'est seulement maintenant que le moratoire de remboursement s'achève, qui plus est au prix d'une opération de défaisance, avec une double taxe, la CSPE et la TICPE. Je n'insiste pas.

Ce désastre tarifaire sur la précarité énergétique a également été soutenu récemment par le nouveau président de la commission de régulation de l'énergie, M. Carenco, En écoutant ses propos, j'avais davantage l'impression d'entendre le directeur de cabinet de M. Borloo, il y a dix ans, que le préfet à la retraite qui vient d'être nommé à la CRE. Sur le terrain, j'ai entendu beaucoup de gens choqués par cette désinvolture, car la CRE s'occupe aussi d'aide sociale à l'énergie, dont il n'a jamais été fait mention. Nous sommes particulièrement choqués par cette réflexion désinvolte qui justifie les conséquences d'un système institué il y a dix ans.

Je n'ai jamais rencontré dans mes contacts avec la CRE une critique aussi vive de ce système que dans l'équipe précédente. Il faudra nous expliquer.

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