. Dans le mix, nous n'avons pas parlé de l'énergie hydraulique qui permet pourtant à la France de satisfaire ses objectifs d'énergie renouvelable. C'est d'ailleurs un problème dans l'Allier, qui est excédentaire en hydraulique. De plus, il n'est pas de meilleur stockage que celui d'un barrage, qui est un instrument pilotable, pour lâcher de l'énergie au moment où on en a besoin, contrairement au vent ou au soleil. L'hydraulique est une énergie renouvelable non seulement bien meilleure mais aussi pilotable en dehors du phénomène saisonnier et elle représente trois fois le reste des renouvelables. L'hydraulique est négligée par nos pays voisins qui n'ont pas tous le même pourcentage de ressources et notre spécificité n'est pas prise en compte au niveau européen.
Le stockage pose des problèmes d'accumulateurs et de dépollution. Le phénomène des lanthanides a été décrit par de nombreuses associations d'éthique. Dans certains pays, l'extraction des lanthanides, des métaux rares, engendre plus de déchets nucléaires que le nucléaire. Ces matériaux utilisés pour la fabrication des aimants et des téléphones portables sont fortement polluants et doivent être maniés avec précaution. La filière hydrogène arrive. Il y a des leaders français dans le domaine de la gazéification. Dans le domaine de la méthanisation, nous avons du retard. C'est certes un moyen important pour éliminer les déchets agricoles mais la gazéification est en un aussi pour les déchets forestiers. Nos amis canadiens savent très bien la pratiquer, y compris avec des équipements forains. Cent taxis à hydrogène gérés par Toyota tournent actuellement dans Paris, comme on a pu le voir sur une chaîne nationale, il y a deux jours. Hyundai, le constructeur coréen, commercialise un véhicule alimenté par une pile à combustible. La France était leader dans ce domaine dans les années 1960. Il est dommage qu'elle ait abandonné cette filière puisque la pile à combustible est un des instruments d'avenir des énergies renouvelables, puisqu'elle ne rejette que de l'eau. Ces filières sont donc bien plus prometteuses.
Ce qui nous gêne en Auvergne, c'est qu'avec un fort potentiel hydraulique, nous remplissons notre quota d'énergies renouvelables. Pourquoi des promoteurs dont l'avidité financière est le premier ressort tentent-ils de parachuter des projets éoliens qui ne sont pas adaptés à notre typologie, alors que la distance d'une habitation égale à dix fois la hauteur n'est pas respectée et que nous sommes, selon l'ADEME, dans la zone la moins ventée de France ? C'est donc totalement aberrant. Votre question me ravit, parce que j'y souscris. Seul compte le mix énergétique. Plus forte sera l'écoute des territoires et plus ces énergies renouvelables seront adaptées et moins elles produiront de dégâts collatéraux.