. Dans les dernières années, l'augmentation du prix de l'électricité a été en grande partie due aux taxes. Sa fiscalité est analogue à celle que nous avons connue pour les carburants. Il y a eu un certain détournement de la CSPE. Au départ, c'était l'aide sociale de l'électricité. La crise des gilets jaunes ayant été provoquée par la taxe sur l'essence, si les taxes augmentent trop, nous pourrions connaître une crise due à l'augmentation du prix de l'électricité. Ce n'est pas à vous que j'apprendrai que la CSPE a fortement augmenté. La commission de régulation de l'énergie l'a dit elle-même. D'autres taxes sont venues se greffer. L'entretien du réseau, c'est un peu le paradoxe de l'œuf et de la poule. On a multiplié les réseaux pour l'implantation d'opérations d'énergie renouvelable n'importe où sans rationaliser les réseaux.
Une panne géante comme celle de la gare Montparnasse ou de l'aéroport d'Orly, dont on a moins parlé, résulte d'une faiblesse du réseau liée au fait qu'on a dû se disperser pour créer des réseaux de desserte des opérations renouvelables qui procèdent uniquement du bon vouloir des promoteurs. Un promoteur dit : je vais là, vous me devez un réseau. On double un réseau en France pour 6 % de notre électricité ! L'éolien plus le solaire représentent 6 % de notre électricité. Toutes les taxes de réseau que nous payons ne sont pas proportionnelles à la production que nous en retirons. Le doublement géographique des réseaux en répartition de surfaces serait justifié si on doublait la puissance, mais ce n'est pas le cas. Après dix ans d'effort, seulement 6 % de notre électricité nationale sont fournis par l'éolien et le solaire ! Les taxes sur le réseau ont fortement augmenté. Le tarif d'utilisation des réseaux publics d'électricité (TURPE), la CSPE et le reste produisent une augmentation de 35 %. L'augmentation récente de 6 % nous met face au paradoxe de l'œuf et de la poule : pour justifier l'augmentation du réseau, on augmente le tarif, avant les augmentations de rattrapage. Depuis février, tous les journaux économiques parlent de la deuxième augmentation de rattrapage et de la troisième, en sorte qu'en réalité, la hausse sera de 10 % à la fin de l'année. On dit aussi qu'il ne faut pas se chauffer par l'électricité, mais un ménage modeste qui n'a pas les moyens d'investir dans de l'isolation et dans une chaudière n'a d'autre choix que d'utiliser un radiateur électrique bas de gamme.
À cela s'ajoute un phénomène technique relatif à la fiscalité du logement. Quand vous habitez un logement social, vous ne décidez pas du mode de chauffage. Vous bénéficiez d'un dispositif d'aide au logement sur le loyer, mais pas d'un dispositif d'aide permanent sur les charges.