Intervention de Olivier Becquet

Réunion du jeudi 20 juin 2019 à 10h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Olivier Becquet, artisan pêcheur :

La Manche est une mer particulière : c'est une des plus riches au monde. Il y a des mouvements de marées, des mouvements de sédiments, et elle est très riche. Les pêcheurs côtiers ne sont pas les seuls exploitants de la Manche, on croise des navires hollandais, écossais, irlandais, belges et anglais. Cette cohabitation fait que la Manche est exploitée dans presque tous les secteurs. Pour l'installation du parc éolien de Fécamp, il n'y a eu aucune résistance de la part du comité local. En revanche, Dieppe-Le Tréport est une zone où il existe une surpopulation de bateaux. Chacun a son idée sur l'éolien. On ne peut s'opposer à tout, mais en revanche nous souhaitons que les zones les plus productrices soient préservées.

Dès que l'on impacte un milieu, il y a un report d'activité. Nous avons des bateaux de 10 mètres et de 25 mètres qui sont considérés comme semi-industriels. Ces navires pêchent jusqu'en mer du Nord, dans l'ouest et en mer d'Irlande. Il faut préserver l'environnement certes, mais il faut aussi veiller à éviter la surexploitation et des problèmes internes dans la profession liés à des usages relatifs aux techniques de pêche utilisées.

Si l'hameçon est la technique de pêche la plus sélective et la plus respectueuse de l'environnement, il ne faut pas oublier que le chalut – bien que critiqué – a beaucoup évolué. Quand il est en contact avec le fond, il remet en suspension des sédiments, de la nourriture pour les petits animaux dans le respect de la chaîne alimentaire. Il faut cesser de tirer à boulets rouges sur le chalut pour implanter de l'éolien. Ce matin, je discutais avec un promoteur qui me disait que nous pourrions faire du filet et du casier. Mais le filet et le casier ne permettront pas d'amener suffisamment de volume dans les criées. Il faut garder des outils qui soient capables de travailler certaines espèces : le poisson bleu comme la sardine, le hareng, le maquereau ou le chinchard sont des espèces qu'il faut attraper avec des engins adaptés. On ne les attrape pas avec des casiers ou des filets.

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