Concernant l'impact sur le tourisme, les propos de M. Lacaze m'ont fait penser à une pétition ; je vous la lis : « Figurez-vous un instant une tour vertigineuse, ridicule, dominant Paris ainsi qu'une gigantesque cheminée d'usine écrasant de sa masse barbare Notre-Dame, la Saine-Chapelle, le dôme des Invalides, l'Arc de Triomphe. Tous nos monuments humiliés, toutes nos architectures rapetissées, qui disparaîtront dans ce rêve stupéfiant et pendant vingt ans, nous verrons s'allonger, sur la ville entière frémissante encore du génie de tant de siècles, nous verrons s'allonger comme une tache d'encre, l'ombre odieuse de l'odieuse colonne de tôle boulonnée… ». Vous avez compris, il s'agit de la Tour Eiffel. Une pétition signée par quarante-sept artistes, dont Guy de Maupassant qui détestait tellement la Tour Eiffel, qu'il y dînait tous les soirs pour ne pas la voir.
Messieurs, ne pensez-vous pas que nous sommes, concernant l'acceptabilité dans le patrimoine, dans une lutte de l'histoire ? Ne pensez-vous pas que l'implantation d'éoliennes pose un problème pour les mêmes raisons qui ont certainement été jugées problématiques, s'agissant de l'entrée des voitures dans une ville fortifiée ou de la construction de moulins au XIIe siècle ? L'histoire du patrimoine montre que des nouveautés qui ont été violemment combattues à une époque sont aujourd'hui, non seulement acceptées, mais devenues une richesse patrimoniale.