Intervention de Julien Aubert

Réunion du mardi 2 juillet 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert, président :

Pour notre deuxième audition, nous recevons M. Patrice Geoffron, professeur de sciences économiques à l'Université de Paris-Dauphine, où il dirige le Centre de géopolitique de l'énergie et des matières premières.

Plus de 80 % du mix énergétique mondial est d'origine fossile. Ce constat confère toute son importance au terme de « géopolitique », qui permet de comprendre pourquoi la « transition énergétique » peut avoir une portée réelle très différente selon les pays.

Dans un pays comme le nôtre, elle est associée à la stagnation de la consommation d'électricité et à un discours sur la nécessité d'adopter des comportements vertueux, que certains pourraient qualifier de quasi-moralisants mais que, par souci d'objectivité, je qualifierai de prescriptifs.

Il s'agit au bout du compte de remettre en question des modes de vie. On pourrait presque utiliser les termes peut-être connotés de « révolution culturelle » si l'on oubliait que celle-ci ne fut pas, selon son initiateur lui-même, « un dîner de gala ». N'est-ce pas ce que les manifestants des ronds-points, à l'automne dernier, ont finalement ressenti ? La transition écologique n'est-elle pas en quelque sorte inégalitaire ? Dans le même temps, pour des pays comme la Chine ou l'Inde, il s'agit au contraire d'une dynamique de consommation énergétique, en particulier, électrique, dans laquelle les énergies fossiles ont encore toute leur place.

Des concepts plus simples mais aussi plus robustes comme l'indépendance énergétique, la croissance et le progrès économique et social ont suscité des choix d'investissement à long terme dont nous bénéficions encore. Quels investissements sont-ils caractéristiques de la transition énergétique en France et en Europe ? Comment passer d'un choix d'allocation de ressources rares à un autre ? Selon quels critères ? Quelle influence le système d'endettement et de rémunération de l'épargne que nous connaissons exerce-t-il sur ces choix de long terme ? De même, quelle influence exerce l'instabilité des prix des énergies sur ces choix d'investissement et sur la mobilisation des financements publics ? Enfin, vous qui vous intéressez au domaine international – l'une des marottes de Mme la rapporteure – que pouvez-vous nous dire de notre position par rapport à nos objectifs, aux moyens, à la stratégie, à la manière de concevoir cette transition énergétique ?

Je vous propose de faire un exposé liminaire d'une quinzaine de minutes, puis les membres de la commission d'enquête vous interrogeront à leur tour et, en premier lieu, notre rapporteure, Mme Marjolaine Meynier-Millefert. Enfin, je conclurai cette session.

Conformément aux dispositions de l'article 6 de l'ordonnance du 17 novembre 1958 relative au fonctionnement des assemblées parlementaires, je suis tout d'abord dans l'obligation de vous demander de prêter le serment de dire la vérité, toute la vérité, rien que la vérité. Veuillez, monsieur Geoffron, lever la main droite et dire : « Je le jure ».

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