Intervention de Patrice Geoffron

Réunion du mardi 2 juillet 2019 à 18h30
Commission d'enquête sur l'impact économique, industriel et environnemental des énergies renouvelables, sur la transparence des financements et sur l'acceptabilité sociale des politiques de transition énergétique

Patrice Geoffron :

. J'ai fait partie du groupe de travail de l'Institut Montaigne qui vient de publier une analyse de la PPE, dont je partage la plupart des conclusions. Globalement, je demande à être convaincu. Depuis le milieu des années 2000, j'observe un décalage systématique entre la hauteur des ambitions et les conditions de leur mise en œuvre. Au début des années 2010, on peut l'expliquer par la crise économique. En 2015, on peut l'expliquer par la sortie difficile de la crise. En 2019, soumis à la pression qui s'exerce sur nous, je demande à être convaincu.

Le Haut conseil pour le climat vient de rendre un rapport qui me semble assez lucide. Désormais, il faut faire la démonstration de la preuve de l'efficacité, sinon de toutes les technologies concernées, au moins de celle qui fait l'objet d'un consensus : l'efficacité thermique dans le bâtiment. Pour ma part, je demande à voir et j'observe que notre pays est impécunieux – ce n'est pas une grande découverte. Selon le think tank de la Caisse des dépôts, I4CE, il nous manque entre 20 et 30 milliards d'euros, un petit point de PIB, pour avoir des financements qui soient bien adaptés aux objectifs que nous nous fixons.

Je partage l'analyse de l'Institut Montaigne et du Haut Conseil pour le climat, en étant plus interrogateur que sceptique. Mon état d'esprit est conforté par quelques données de l'Agence européenne pour l'environnement qui produit un rapport annuel dont la lecture est tout à fait enrichissante. Selon les auteurs de ce rapport, la France est le pays européen qui a produit le plus de règles environnementales, à égalité avec la Belgique. La forte production belge est peut-être liée au caractère fédéral de ce pays. Nous avons un volume de règle qui est deux fois supérieur aux autres. Je n'incrimine évidemment pas le Parlement, surtout pas dans cette enceinte.

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