La France, notre pays, s'est bâtie sur ses territoires et chacun de ces territoires a apporté à notre pays. Il est évident que l'opposition ne tient plus entre la ruralité – laquelle, d'ailleurs, n'y en a-t-il pas plusieurs ? – et les grandes villes et métropoles, voire Paris, qui est en soi une ville-monde. Ce qui compte, c'est de faire fonctionner les uns et les autres, dans l'intérêt général.
Il n'en reste pas moins que l'égalité des territoires n'est pas l'égalité de traitement entre les territoires, elle doit compenser les handicaps pour que chaque territoire contribue au développement de notre pays et de ses habitants. Aussi le constat établi par Philippe Vigier est-il partagé par le groupe Les Républicains. Dans notre pays, les territoires ruraux sont à l'abandon, sacrifiés depuis un certain nombre d'années.
Ainsi, alors que l'on parle ici de connexion haut débit en gigaoctets, ailleurs c'est en mégaoctets qu'il faut raisonner ! Alors qu'ici on se plaint de l'absence de CHU ou de centres de recherches médicaux, ailleurs, on peine à trouver un médecin généraliste dans un rayon de trente kilomètres !… Alors qu'on construit massivement ici des éco-quartiers avec un financement soutenu, ailleurs, faute de rentabilité, on ne peut mobiliser ni argent public ni argent privé, on renonce à toute ambition en matière de logement, pourtant seul à même de retenir notre jeunesse.
Oui, la ruralité est abandonnée et c'est bien pourquoi elle nécessite une ambition particulière, non pas en l'opposant aux villes, mais lui portant l'attention dont elle a besoin et en engageant les financements qui lui permettent de se développer. Comme tous les territoires, elle a en outre besoin de stabilité législative.
La présente proposition de loi nous paraît intéressante, mais nous en avons tant vu qui ont dérapé tant il était difficile de les appliquer que nous sommes en quelque sorte vaccinés… N'a-t-on pas dû prélever cette année sur le budget des agences de l'eau pour financer l'Agence de la biodiversité chère à notre présidente ? Il faudra donc regarder de près comment ces agences peuvent s'inscrire dans le paysage existant et coexister avec les acteurs locaux.
C'est pourquoi nous nous abstiendrons, dans l'espoir que nous soit présenté, en séance publique, un texte davantage consolidé.