Comparons cette situation avec celle de l'endettement, en remplaçant « CO2 » par « dette publique ». Je supporte aujourd'hui une grosse dette – ce n'est pas moi qui l'ai contractée, mais mes prédécesseurs, qui ne se sont jamais demandés comment j'allais la payer, et nous la faisons d'ailleurs grossir d'année en année. Au plan mondial, la dette augmente, alors que, comme dans le dilemme du prisonnier, chacun joue cavalier solitaire. Son explosion pourrait conduire à une panique sur les marchés et à un effondrement du système mondial.
Si je transpose cette situation au système écologique, je retrouve ma dette de CO2 et des pays qui s'endettent. Personne n'a à gagner à ce que la dette explose. Cependant, personne, notamment parmi les pays les plus pollueurs, ne semble se préoccuper de la suite. Cette vision semble bien pessimiste : l'approche écologiste de la dette de CO2 risque d'être similaire à la situation de la dette tout court.