. L'exercice ne partait pas du point de vue de l'État mais de la question de savoir si la nation, avec toutes ses forces économiques, faisait ce qu'il fallait sur le sujet particulier de l'investissement, lequel prépare l'économie du futur. Si on veut atteindre, en 2020, 2030 ou 2050, un objectif économique aligné sur nos objectifs climatiques, cela doit être dès aujourd'hui visible dans la formation brute de capital fixe. C'est la prémisse de l'étude ici présentée. En se limitant à la dimension investissement, diverses interventions des entreprises et des pouvoirs publics sortent un peu du champ, parce que ces dépenses auront lieu dans d'autres dimensions. C'est pourquoi, cette année, I4CE a engagé l'exercice dont mon collègue Sébastien Postic est chef de projet, exercice qui, lui, s'intéresse au budget de l'État et dans lequel les dépenses de soutien aux énergies renouvelables que vous avez mentionnées figurent dans la balance du vert et du brun. Il y a donc un exercice visant globalement l'économie dans sa dimension investissement, et un autre qui regarde plutôt le pilotage du budget de l'État. Nous espérons que ces deux éléments combinés ou parallèles apporteront des éléments au débat.
Je serai plus bref sur les deux autres points qui sont un peu plus techniques.
Il est effectivement très difficile de délier l'efficacité énergétique et le carbone, dans la mesure où beaucoup d'opérations aujourd'hui menées, qu'il s'agisse de rénovations ou d'achats de véhicules, sont évaluées dans les deux dimensions. De plus, le paysage vers lequel on veut aller en 2030 et en 2050 vise à la fois l'efficacité énergétique et la réduction des émissions. Même si aujourd'hui l'électricité est essentiellement décarbonée, tous les concepteurs des scénarios qui ont servi de base à la définition des objectifs sont conscients que l'enveloppe d'électricité décarbonée n'est pas illimitée. L'efficacité de certains usages de l'électricité sera améliorée dans le futur. On retrouve cette idée dans la définition des labels d'efficacité énergétique pour la rénovation, des classes de consommation d'énergie dans les bâtiments, et on essaie d'élaborer des indicateurs recouvrant les deux notions. Dans notre panorama, ces deux notions sont mêlées dans la mesure où nous pensons que la transition concerne à la fois l'efficacité énergétique et la réduction des émissions.