. La réponse à la seconde partie de votre question est courte : non. Qu'il s'agisse du nucléaire ou d'autres filières technologiques, d'autres acteurs l'ont sans doute fait, mais pas nous.
Comment intégrer du coût-efficacité dans la décision politique ? Cela s'appelle prendre des options. Je comprends bien qu'il faille se préoccuper de demain, parce que vos problématiques budgétaires sont à l'échelle de l'année, mais nous sommes sur une transition qui va nous occuper quelques décennies. Pour aboutir à la neutralité carbone à l'horizon 2050, il y a des choses à faire avant 2050, des choses à faire dès 2020 et d'autres qu'on peut se permettre de faire en 2030 ou 2040. Mais quand on investit aujourd'hui dans une infrastructure carbonée d'une durée de vie de trente ans, il n'est pas besoin d'être un grand économiste pour comprendre que si on prend la décision après 2020, on n'arrivera pas à la neutralité carbone. On sera très content parce qu'on aura payé un peu moins cher, mais l'objectif ne sera pas atteint. Est-ce grave ? Ce n'est pas à moins de le dire.
Je vais faire plaisir à Hadrien Hainaut en disant que pour la rénovation énergétique du bâtiment, si on commence à se préoccuper de la question en 2049, on échouera. Il faut certainement le faire avant. Entre aujourd'hui, 2019, et 2050, on n'aura pas cinquante opportunités pour rénover un bâtiment. Il y en aura une, peut-être deux. Je ne connais pas le rythme des travaux de rénovation thermique.